La Conférence sur l'investissement hôtelier au Québec (CIHQ) a eu lieu le 19 septembre 2024 à l’InterContinental Montréal. Elle a réuni des leaders de l'industrie pour discuter de sujets clés, notamment le financement par capitaux propres et dettes, les hôtels de marque versus les hôtels indépendants, les tendances en matière de développement et la planification de la relève dans les hôtels familiaux. L'événement a mis en lumière les investissements records en capital au Québec, en mettant l'accent sur l'énergie verte, la production de batteries pour véhicules électriques et les projets d'infrastructure qui profiteront à l'industrie hôtelière du Québec.
Dans l’ensemble, CIHQ a présenté une perspective prudemment optimiste pour l’industrie hôtelière du Québec, soulignant à la fois le potentiel de croissance et la nécessité de stratégies adaptatives pour surmonter les défis réglementaires et liés à la main-d'œuvre. L’événement a servi d’appel à l’action pour les exploitants d’hôtels, les invitant à adopter des pratiques durables, l’innovation et la collaboration avec le gouvernement et les institutions financières pour assurer un succès à long terme. QHIC a insisté sur la nécessité de continuer à investir dans l’hôtellerie au Québec, alors que les hôteliers cherchent à moderniser leurs installations et à répondre aux demandes changeantes du marché.
SUJETS CLÉS
Opportunités économiques : La province bénéficie d’entrées de capitaux importantes, incluant un fonds d'infrastructure de 28 milliards de dollars sur cinq ans, destiné à stimuler le développement de la main-d’œuvre et les investissements hôteliers. Malgré l’incertitude économique, le Québec demeure un acteur clé dans les industries du tourisme et de l’hôtellerie au Canada, avec des opportunités croissantes tant pour les nouvelles constructions que pour les acquisitions.
Défis liés à la main-d’œuvre et à la réglementation : La pénurie de main-d’œuvre a été identifiée comme un problème crucial, les exploitants d'hôtels ayant du mal à embaucher des travailleurs qualifiés, malgré des salaires plus élevés. Les récentes limites sur l’immigration des travailleurs étrangers temporaires aggravent cette situation. Les hôteliers réclament plus de flexibilité réglementaire, notamment en ce qui concerne les travailleurs temporaires et les lignes directrices opérationnelles, telles que les règles de surveillance des piscines et les frais d’absence dans les restaurants d'hôtels.
Croissance du secteur touristique : L’industrie hôtelière québécoise a connu une croissance, avec plus de 500 nouvelles inscriptions hôtelières au cours de la dernière année, en raison de changements législatifs. Bon nombre de ces ajouts concernent l’intégration des locations à court terme dans la classification hôtelière. Cette évolution reflète une tendance plus large à la diversification des portefeuilles parmi les propriétaires d'hôtels, qui combinent de plus en plus les hôtels traditionnels avec les locations de vacances pour répondre à la demande du marché.
Tendances d’investissement et évolutions du marché : Les experts des panels d’investissement ont discuté de l’intérêt croissant pour le marché hôtelier québécois, tant de la part des investisseurs nationaux qu’étrangers. Les volumes de transactions augmentent, motivés par l’attrait d’actifs stables et à forte croissance. En particulier, les marchés hôteliers régionaux du Québec, notamment ceux des Laurentides et des Cantons-de-l’Est, suscitent une attention significative. Cela est en partie dû au mélange unique de petits hôtels indépendants et de grandes propriétés de marque dans la province.
Environnement de financement et de prêt : Les discussions sur le financement ont mis en évidence un environnement de prêt compétitif. Bien que les grandes institutions financières montrent une plus grande volonté de financer des projets hôteliers, notamment pour les opérateurs établis, les hôtels indépendants rencontrent plus de difficultés. Le financement est axé sur la performance opérationnelle solide, l'expérience des investisseurs et le potentiel du marché. Les conditions économiques actuelles, y compris les réductions de taux d’intérêt prévues, devraient encourager les acquisitions et les développements hôteliers dans les prochaines années. Les hôtels indépendants suscitent souvent un certain scepticisme de la part des institutions financières, en particulier dans les marchés secondaires et tertiaires. Cependant, dans les zones urbaines créatives ou dans les cadres de boutiques, les hôtels indépendants peuvent prospérer. Les hôtels de marque, en revanche, attirent souvent des investissements plus élevés en raison de leur sécurité perçue et de leur standardisation, malgré les coûts liés aux frais de franchise, qui peuvent représenter entre 10 pour cent et 14 pour cent des revenus des chambres.
Consolidation et investissement étranger : La consolidation de l’industrie est évidente, avec des acteurs majeurs qui élargissent leurs portefeuilles par des acquisitions. Cette tendance est soutenue par des investissements étrangers, notamment en provenance des États-Unis et de l’Asie, attirés par le marché relativement stable et le potentiel de croissance du Québec. Alors que les grands marchés urbains comme Montréal et Québec captent la majorité de cette activité, les marchés secondaires suscitent également de l’intérêt, notamment auprès des investisseurs cherchant à diversifier leur portefeuille.
Exploitation – hôtels de marque vs. hôtels indépendants : La discussion a mis en lumière le débat continu entre l'exploitation sous une marque hôtelière et le maintien de l'indépendance. Les hôtels indépendants au Québec, qui représentent environ 80 pour cents des établissements, ont démontré leur résilience et leur rentabilité. Cependant, les hôtels de marque offrent un accès à des réseaux de distribution plus vastes, à des programmes de fidélité et à une reconnaissance mondiale, ce qui peut générer des revenus plus élevés. Le défi pour les hôtels indépendants réside dans l’obtention de financement, les banques ayant tendance à préférer la stabilité offerte par les chaînes de marque. Toutefois, l’écosystème québécois et les programmes de soutien (comme Investissement Québec) offrent des opportunités aux hôteliers indépendants.
Le marché unique du Québec : Les panélistes ont souligné le marché hôtelier distinct du Québec, qui soutient un pourcentage plus élevé d'hôtels indépendants par rapport aux autres provinces. Cela est en partie dû aux préférences locales pour des expériences uniques et de type boutique, ainsi qu'à un environnement de financement favorable pour les indépendants. Les Québécois ont tendance à privilégier les établissements locaux et indépendants plutôt que les marques mondiales, ce qui est lié à leur identité culturelle et à leur fierté.
Planification de la relève dans les entreprises familiales : Une partie importante de la discussion a porté sur les défis et les stratégies de la planification de la relève dans les entreprises hôtelières familiales. Plusieurs panélistes ont partagé leurs expériences personnelles sur l'intégration progressive de la prochaine génération dans les rôles de direction. Un point clé à retenir est que la relève nécessite une communication claire, une planification et, dans de nombreux cas, un soutien professionnel externe pour assurer une transition en douceur. Les dynamiques familiales, le mentorat et l'exposition à divers aspects de la gestion hôtelière sont essentiels pour préparer la prochaine génération au leadership.
Durabilité et intégration technologique : Le panel a également abordé les efforts en matière de durabilité et l’importance croissante de la technologie, notamment avec l’essor de l’automatisation et de l’intelligence artificielle dans les opérations hôtelières. Qu'il s'agisse de réduire l'empreinte environnementale ou d'utiliser des systèmes de check-in mobiles, l'industrie évolue pour répondre aux attentes modernes en matière d'efficacité et de durabilité. On s'attend de plus en plus à ce que les hôtels adoptent des pratiques écoénergétiques, tant pour attirer les consommateurs soucieux de l'environnement que pour s'aligner sur les objectifs gouvernementaux plus larges. Cependant, le financement des projets écologiques reste un défi, avec un besoin de plus de flexibilité de la part des prêteurs et des programmes gouvernementaux pour soutenir les développements hôteliers durables. L’avenir verra probablement davantage d’investissements dans ces domaines, car la demande des clients et les pressions réglementaires augmentent.
Perspectives de l’industrie : En se tournant vers l'avenir, les panélistes ont discuté des plans d'expansion, certains se concentrant sur la croissance au Québec, tandis que d'autres envisagent des opportunités dans l’Ouest canadien et les Maritimes. Ils ont également mentionné la concurrence accrue des marques hôtelières européennes entrant sur le marché québécois, apportant une approche plus créative et culturellement alignée, susceptible de redéfinir le paysage.
Augmentation des coûts de rénovation : Les panélistes ont noté que les coûts de construction et de rénovation ont fortement augmenté depuis la pandémie, certains observant des hausses allant jusqu’à 50 pour cent des coûts de matériaux et d’équipements. Aujourd’hui, les rénovations peuvent coûter entre $15,000 et $75,000 par chambre, selon l’ampleur des travaux.
Défis liés au respect des normes de marque : Les exploitants d'hôtels subissent des pressions de la part des marques hôtelières internationales pour respecter les calendriers de rénovation et les normes. Bien que le respect des exigences des marques puisse être nécessaire, les panélistes ont souligné l'importance de concilier ces demandes avec ce qui est financièrement et opérationnellement réalisable, optant souvent pour retarder les mises à jour non nécessaires.
Impact des rénovations sur l’expérience client : Maintenir la satisfaction des clients pendant les rénovations est crucial. Les exploitants d'hôtels doivent équilibrer soigneusement le besoin de modernisation avec le potentiel de perturbation pour les clients, car une mauvaise gestion des rénovations peut nuire à la réputation de l’hôtel. Les options comme les rénovations par phases peuvent réduire les inconvénients pour les clients, mais nécessitent une planification minutieuse.
Perturbations de la chaîne d'approvisionnement et approvisionnement en matériaux : Les experts ont souligné que les perturbations post-pandémie de la chaîne d’approvisionnement continuent d'affecter la disponibilité des matériaux et les coûts, exhortant les hôteliers à s'approvisionner en matériaux à l'avance et à envisager des fournisseurs alternatifs pour éviter les retards et les coûts gonflés.
Retour sur investissement (ROI) : Bien que les rénovations soient nécessaires pour rester compétitif, calculer le retour sur investissement peut être difficile, surtout pour les petites améliorations. Les décisions en matière de rénovation doivent être motivées par la demande des clients et le positionnement sur le marché plutôt que simplement par les exigences de la marque. Les panélistes ont conclu que la planification détaillée, la budgétisation appropriée et la compréhension des attentes des clients sont essentielles à des rénovations hôtelières réussies. Les hôteliers ont été invités à constituer des équipes expérimentées et à être ouverts à des approches créatives pour atténuer l’impact de la hausse des coûts et s’assurer que les rénovations atteignent à la fois des objectifs financiers et opérationnels.
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